« Du Sommet des Montagnes au Battant des Lames« , c’est à la fois le thème d’une journée de sortie collective où une quinzaine de membres de Vie Océane, nouveaux et anciens, se sont retrouvés un matin à l’heure fraîche sur la planèze du Maïdo, à 2200 m d’altitude; et c’est l’intitulé d’un projet porté par l’association pour mieux faire connaître la façon dont ce qui s’est passé et ce qui se passe sur les pentes des bassins versants, ici du Territoire de l’Ouest, jusqu’au littoral et à la barrière récifale illustre la transformation radicale des paysages, des milieux naturels et de la biodiversité de l’île de La Réunion sous l’influence de l’homme.
La journée a été ponctuée de trajets et d’arrêts sur différents sites représentatifs de l’occupation du territoire par la population depuis l’arrivée des premiers colons au XVIIème siècle; kiosque et belvédère du Maïdo, descente jusqu’au Guillaume, route Hubert Delisle, route de la montée Panon jusqu’à la passe de Trois-Bassins, La Saline-L’hermitage… Un voyage au travers des paysages
- de savane altimontaine,
- de forêt endémique des Tamarins,
- d’espaces agricoles (géranium, vétiver, canne à sucre, maraîchage, élevages…),
- d’urbanisation des hauts, des mi-pentes et des bas,
- traversées des très nombreux radiers…
Une journée au cours de laquelle s’est déroulée sous nos yeux une leçon complète d’histoire et de géographie de l’île.
Avec l’intervention explicative des anciens sur la manière dont ce bassin-versant a évolué depuis les éruptions du Piton des Neiges, les effondrements successifs et l’érosion des cirques et des pentes abruptes, c’est un regard plus éclairé qui nous replace dans le monde d’aujourd’hui: accroissement démographique accéléré, urbanisation galopante, imperméabilisation des sols, agriculture industrielle, pollutions multiples et massives, gestion de l’eau, risques d’inondation; et sur le littoral, d’érosion et de submersion; tout cela dans le contexte du réchauffement climatique, de l’accroissement de l’intensité des intempéries, de l’élévation du niveau de l’océan!
Penser du « Sommet des Montagnes au Battant des Lames », c’est ce qui fait écho à l’expression « continuum Terre-Mer » utilisée par les scientifiques et les acteurs décisionnels.
En traversant des dizaines de ravines entre le Guillaume et Trois-Bassins, comment ne pas se rendre compte que sur l’île « pyramide », tout peut aller à la mer. Et l’épisode récent du cyclone Garance en a été l’illustration, dramatique par les crues qui ont déchargé dans les lagons boues et déchets causant la dégradation de l’édifice récifal, protection naturelle contre les houles.
Une journée surtout pour mieux nous connaître et agir ensemble, pour la préservation de notre territoire, ses richesses naturelles… dont humaines!