Depuis plusieurs mois, nos plongeurs et photographes sillonnent les lagons et pentes externes du récif , en constatant la généralisation du phénomène de blanchissement des coraux et leur recouvrement par des algues : il atteint une ampleur encore jamais observée localement ; probablement par l’effet conjugué de températures élevées, y compris au-delà de 30 m de profondeur, et par le déversement d’effluents massifs d’eau douce et boueuse résultant d’une pluviométrie particulièrement forte entre février et avril 2025 (dont ceux consécutifs du passage du cyclone Garance sur l’île les 27-28 février).
De même, l’île de Mayotte dans le nord du Canal du Mozambique a subi en décembre 2024 un épisode cyclonique, Chido, de très forte intensité, suivi de pluies diluviennes, qui ont profondément affecté les milieux naturels dont la barrière récifale où le taux de destruction et de blanchissement des coraux est considérable.
Le phénomène concerne aussi les autres îles du Canal, dont les Îles Éparses, Glorieuses, Juan de Nova, Europa et très vraisemblablement les côtes malgaches ainsi que l’île Maurice.
Nous publions en lien, un document de synthèse qui décrit le phénomène de blanchissement corallien et apporte des références scientifiques illustrant précisément le processus dans le contexte du réchauffement climatique dont les effets sur les écosystèmes marins sont de plus en plus manifestes.
Ce constat nous incite à rappeler la nécessité absolue de réduire les impacts des activités humaines sur les territoires littoraux et marins, et en particulier, de prendre mieux en compte l’urbanisation, l’artificialisation des sols, la gestion des eaux pluviales et des eaux usées sur les bassins versants.
Nous complétons notre première édition de cet article avec ce lien: https://imazpress.com/actus-reunion/pref-garance-coraux. Presque tout est dit mais à part une autre cause majeure de la dégradation du littoral et de l’écosystème récifal: l’urbanisation envahissante de la plaine côtière, avec toutes ses conséquences…